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[Dossier] Et si les éoliennes devenaient plus belles ?

[30/05/2024] Partout, les éoliennes sont blanches ou gris clair. Un choix qui, malgré les justifications techniques, semble avant tout être celui de la prudence, de la facilité ou de l’évidence. Mais devant la défiance croissante des populations vis-à-vis de leur développement, n’est-il pas temps de revoir nos certitudes ?

Travaillant à l'accompagnement de plusieurs acteurs de l'EnR, nous avons mené des réflexions et études sur le sujet. Découvrez ci-dessous l'enquête et le dossier complet dont est issu notre article paru en mai 2024 dans The Conversation, Sud Ouest, Transitions & Energies...

Par Alessio Motta, consultant EnR et fondateur de Mobilisations.org

1. Le goût et le beau dans les sciences sociales

 

“Le beau est ce qui plaît universellement, sans concept”, disait Kant. Derrière ces mots, d’infinis débats, depuis l’antiquité, ont divisé les philosophes sur ce qu’était la beauté. Ces divisions se sont en grande partie articulées autour d’un clivage entre, d’une part, les approches essentialistes qui supposent l’existence d’une beauté en soi, indépendante de la subjectivité et, d’autre part, les visions plus relativistes qui soulignent combien les conceptions de la beauté sont liées aux spécificités culturelles de chaque groupe.

 

Nous ne trancherons pas ici le débat. Mais il est indispensable, pour aller plus loin, d'adopter un point de vue relativiste. Cela pour deux raisons. La première est que nous allons parler d’éoliennes et, quand bien même il existerait des formes de beautés universelles, il serait discutable de penser qu’elles se nichent dans des turbines. La seconde est que la conception essentialiste et universelle du beau reste à ce jour assez insaisissable et abstraite. L’essentiel des travaux d’enquête sur la beauté, inévitablement, ont été amenés à montrer combien elle est liée aux cultures, goûts, valeurs, classes et groupes sociaux.

Les recherches fondatrices du sociologue Pierre Bourdieu sur les goûts et pratiques culturelles des Français (La distinction, 1979) ont permis de saisir à quel point. En s’appuyant sur vingt ans d’enquêtes et sur des méthodes d’analyse de données alors innovantes, il construit dans les années 1970 une théorie sociologique du goût, qui permet de comprendre les relations entre l’appartenance à une classe sociale et les préférences des individus sur des plans extrêmement divers : arts visuels, musique, sports favoris, loisirs, nourriture, etc. Depuis, ces travaux ont subi l’épreuve de la critique : plusieurs auteurs ont montré que, par certains aspects, Bourdieu caricaturait quelques fois les liens de corrélation qui ressortaient des statistiques, ou exagérait certains phénomènes de dominations culturelles. Ils ont aussi subi l’épreuve du temps : les “classes de goûts” décrites dans les années 1970 se sont complexifiées et forment aujourd’hui un système nettement plus riche en possibles.

 

Mais l’essentiel reste, notamment un point fondamental qui, jusqu’à Bourdieu, semblait peu visible pour l’essentiel des théoriciens : les systèmes de préférences que nous avons, en fonction de nos groupes sociaux et de notre histoire sociale sont des systèmes de goûts, mais aussi… de dégoûts et de distinction. Appartenir à un groupe de jeunes de classe moyenne supérieure qui aime le rock contemporain ou seventies, c’est non seulement aimer la musique de certains groupes, mais aussi savoir l’affirmer et savoir mépriser ou se rire de ce qui est perçu méprisable dans la bande : la musique de “beauf”, la “variét’ ”…


Illustration : Les analyses de correspondance multiples ont permis à Bourdieu de réaliser des cartes représentant l’espace des goûts et pratiques sociales (La Distinction, Paris, Minuit, 1979).

2. Groupes sociaux, jugements esthétiques et éoliennes

 

Pourquoi serait-ce différent avec les éoliennes ? Les enquêtes menées sur le sujet nous ont montré qu’elles étaient encouragées par certains groupes, plus souvent ceux associés à la gauche de l’échiquier politique, et rejetées par d’autres, notamment les plus conservateurs et certains groupes dépolitisés. En somme, elles sont un objet socialement clivant. Nous avons souhaité voir si ces clivages se retraduiraient dans les perceptions esthétiques et avons commandé une enquête d’opinion, lors de laquelle ont notamment été posées les questions suivantes :

 

“Diriez-vous que les éoliennes sont... :

très belles / assez belles / ni belles ni laides / assez laides / très laides / vous n’avez pas d’avis” ;

“Diriez-vous que les éoliennes... :

s’intègrent bien dans les paysages / gâchent les paysages / Ni l’un ni l’autre / vous n’avez pas d’avis”

(sondage Cluster17 pour Mobilisations.org, réalisé du 15 au 17 février 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1571 personnes).

 

La première réflexion ressortant de ce sondage est que l’optimisme qui prévalait encore il y a quelques années, quand des enquêtes conduisaient à affirmer qu’un français sur deux trouve les éoliennes “très belles” ou “plutôt belles”, doit être remis en question. L'enquête que nous avons commandée montre que cette image a été fortement écornée par les controverses sur la multiplication des mâts dans les paysages : les Français et Françaises ne trouvent pas ou plus les éoliennes belles. 43% les trouvent “assez laides” ou “très laides”. 37% les trouvent “ni belles, ni laides” et 3% sont sans opinion. Restent 17% seulement pour porter un jugement esthétique favorable, dont tout juste 3% des enquêtés qui trouvent les éoliennes “très belles”. Par ailleurs, 16% des Français affirment que les éoliennes “s’intègrent bien dans les paysages” contre 48% selon lesquels elles “gâchent les paysages”. 33% répondent “ni l’un, ni l’autre” et 3% sont sans opinion.

Sans surprise, la région dans laquelle le regard porté sur l’esthétique des éoliennes est le plus défavorable est celle où elles sont les plus nombreuses, mais surtout, celle qui est au cœur des controverses politiques sur le développement des turbines : les Hauts-de-France, où 56% les trouvent laides et 64% considèrent qu’elles gâchent les paysages. Cependant, la suite du classement et le reste de l’enquête réfutent l’idée selon laquelle c’est l’appartenance à une zone riche en éoliennes qui génèrerait automatiquement ce regard négatif. Les enquêtés devaient d'ailleurs préciser si l'on trouvait des éoliennes visibles de chez eux ou à proximité de leur commune. Or, le fait d'être d'être ou non dans ce cas ne change quasiment rien aux réponses sur l'appréciation esthétique des éoliennes ou de leur intégration dans les paysages. Les écarts observés pour les réponses à ces questions esthétiques, entre les personnes vivant ou non à proximité d'éoliennes, vont de 0 à 5 points seulement, la plupart ne dépassent pas 2 points.

 

Les différences de jugement sont davantage liées aux variables sociodémographiques. Les moins de 34 ans sont plus nombreux à trouver les éoliennes belles : 22% les trouvent “assez belles” ou “très belles” contre environ 15% pour les autres classes d’âges. 35 à 38% des moins de 34 ans les trouvent laides contre 45 à 48 % pour les classes d’âges allant de 35 à 74 ans. La question sur l’intégration dans le paysage se révèle plus clivante : 27% des 18-24 ans et 35% des 25-34 ans affirment que les éoliennes “gâchent les paysages”, contre 50 à 57% pour les classes d’âges de 35 ans et plus. Les écarts entre catégories socioprofessionnelles sont un peu plus réduits et restent, le plus souvent, inférieurs à 10 points.

 

Les variables les plus fortement liées au jugement esthétique vis-à-vis des éoliennes sont celles qui sont liées à l’orientation politique et au système de valeurs. Ainsi, 76% des électeurs d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle 2022 et 61% des électeurs de Marine Le Pen considèrent les éoliennes comme laides, contre seulement 32% des électeurs d’Emmanuel Macron et 26% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

 

Mais les écarts les plus nets sont observés quand on s’intéresse spécifiquement aux groupes possédant des systèmes de jugement proches. Nous nous sommes appuyés sur l’approche proposée par l'institut Cluster17, qui repose sur une segmentation de la société française en 16 groupes homogènes représentant chacun 5 à 10% de la population française : les clusters. Ces derniers réunissent des citoyens partageant les mêmes positions sur les principaux clivages, que ces citoyens se sentent politisés ou non. Les clusters permettent de comprendre finement comment se structurent les attitudes face à des sujets de société. Ils sont fortement prédictifs des votes, opinions et jugements de valeur.

Fidèlement à ce que laissent penser les recherches sociologiques sur les jugements esthétiques, cette étude par clusters montre que les clivages entre groupes sur les sujets de société et, notamment, sur l’attitude vis-à-vis du développement éolien, se retrouvent dans le jugement esthétique. Autrement dit, les clusters les plus favorables à l’éolien sont ceux qui portent le jugement esthétique le plus favorable. Comme on le voit dans les deux tableaux, les écarts entre clusters sont particulièrement élevés au niveau des jugements défavorables (“laides” ; “gâchent les paysages”). Les écarts entre les Sociaux-démocrates et les Identitaires atteignent les 50 points pour la question sur la beauté/laideur des éoliennes et dépassent les 60 points pour celle sur l'intégration dans les paysages.

 

Les écarts en points sont plus modérés au niveau des jugements favorables (“belles” ; “s’intègrent bien dans les paysages”). Et ce pour une raison simple : même les clusters ancrés à gauche et habituellement très favorable au développement des éoliennes sont au mieux… indulgents vis-à-vis de leur aspect. Ceux qui portent le regard le plus positif sur l’apparence des éoliennes sont les Multiculturalistes et les Progressistes, dont respectivement 7 et 12% des membres trouvent les éoliennes “très belles” et 29 et 26% “assez belles”. Des taux peu élevés.

 

En somme, ce serait une erreur de croire que les faveurs de certaines classes de citoyens pour le développement éolien signifient de facto une appréciation visuelle. Malgré une diversité de jugement esthétique selon les groupes identifiés dans l’enquête, dans la totalité de ces groupes, ceux qui les trouvent belles sont aujourd'hui minoritaires.

 


3. Faire de l’art avec des éoliennes et changer les regards

 

La diversité des jugements esthétiques sur les éoliennes selon les individus et groupes a immanquablement des répercussions au niveau des politiques territoriales. Il y a les municipalités hostile à la vue des éoliennes, il y a celles qui acceptent les éoliennes parce qu’“il faut bien” et que ce n’est pas si gênant, parce qu’on croit à leur utilité ou parce que les contreparties en valent la peine… mais il y a aussi celles qui en tirent parti pour le tourisme. Et si au lieu de “faire accepter” les éoliennes un peu partout, développeurs et industriels créaient les conditions pour multiplier les individus, groupes et municipalités qui voient dans l’éolien un objet à s’approprier esthétiquement et à valoriser ?

 

Difficile, cependant, de s’approprier ce qui est standardisé et semble voué à le rester. Cette standardisation vient dans les premiers rangs des justifications au rejet des éoliennes. Il y a quelques années encore, assez peu de gens considéraient une éolienne moderne comme vraiment laide. Mais c’est un objet massif qui vient reproduire en boucle le même dessin et la même teinte blanche sur l’ensemble des paysages du globe. Même avec la silhouette la plus élégante du monde, la lassitude ne peut que guetter. La lassitude, voire un dégoût qui met d’accord un très grand nombre de gens, et qui permet de comprendre pourquoi même les clusters a priori plus favorables aux éoliennes n'apprécient pas pour autant massivement la vue de leurs mâts. En effet, l’uniformisation du monde est perçue comme un malheur aussi bien du point de vue de certains clusters “de gauche” (Multiculturalistes, Solidaires...) qui rejettent la standardisation générée par le capitalisme moderne, que des plus conservateurs (Sociaux-patriotes, Identitaires), fortement attachés aux paysages et décors traditionnels de leurs régions, châteaux ou monuments.

 

Il a fallu près de 10 ans et le Mouvement des droits civiques pour que Mattel voit l’intérêt de lancer la production d’une poupée noire, près de 50 ans et un milliard de poupées vendues dans 150 pays pour que Barbie connaisse réellement une diversité de couleurs et d’apparences. Combien de temps faudra-t-il pour les éoliennes ?

 

Les modèles de moulins et d’éoliennes ancestraux et expérimentaux créés du premier millénaire au années 1970 ont connu une grande diversité d’aspects. Mais depuis l’essor de l’éolienne industrielle à la fin du XXe siècle, l’uniformité de silhouette et la blancheur semblent être la règle. On relève certes quelques exceptions, comme des éoliennes aux mâts oranges sur des îles néerlandaises. Certaines éoliennes sont également dotées de bandes rouges ou d’une pale noire (des zébrures sont parfois envisagées) ou d’autres attributs qui visent à renforcer les contrastes et éviter les collisions avec des engins volants ou oiseaux. Mais la couleur et l’apparence ne sauraient être seulement des réponses aux nécessités techniques. Dès lors qu’elles remplissent leur mission de sécurité, elles peuvent connaître une infinité de déclinaisons.

Les collectivités territoriales sont de plus en plus nombreuses à avoir saisi la valeur d’un château d’eau qui était autre chose qu’une colonne de béton gris. Fresques peintes ou projetées à la lumière la nuit, même les cheminées de refroidissement des centrales électriques ont été conquises par ces formes d’inspiration, parfois par l’initiative sauvage de street artists, d’autres fois par des commandes publiques. Certaines de ces tours ont fini par devenir des monuments emblématiques de l’identité locale, comme les fameuses Orlando Towers, tours de refroidissement de l’ancienne centrale électrique du township de Soweto, en Afrique du Sud.

 

Pour les éoliennes aussi, il est possible d’imaginer des équipements qui respecteront ce que les habitants du coin reconnaîtront comme beau, en les impliquant dans les choix esthétiques. Une éolienne qui rend hommage à la culture locale ou aux préférences de la population sera mieux perçue que l’énième avatar blanc et uniforme de l’EnR industrielle qui vient se reproduire sur toutes les terres. Art figuratif ou contemporain, référence à une tradition locale ou à l’histoire nationale, à des personnages réels ou fictifs, à la musique, au sport… il y a l’embarras du choix. 

Illustrations : Château d’eau d'Etoile-sur-Rhône (Cédric Villaret, Aerodrone Alpes, Mural-studio.fr) ; Orlando Towers, Soweto, Afrique du Sud (urbancapture.com).

Illustration : Visuel d'éolienne proposé par l'artiste urbain Tim Marsh.

4. Sortir de la blancheur, enjeux techniques et juridiques


Comme pour beaucoup de normes, la blancheur des éoliennes, ou le gris clair, selon les cas, est soutenue par des arguments techniques présentés sur le mode de l’évidence. Mais comme dans beaucoup de cas aussi, ces arguments ont en réalité des dimensions contradictoires. Ainsi, la blancheur présenterait l’avantage de pouvoir à la fois trancher suffisamment avec le décor pour être visible des créatures et engins volants, et être plus plaisante esthétiquement car fondue dans le paysage. Comprenez : le blanc offre une sécurité en tranchant avec le paysage, mais ce n’est pas la couleur qui assure le mieux cette mission. Comprenez aussi : on postule qu’il s’agit de la couleur la plus consensuelle... sauf que nous venons de voir que l’uniformité des éoliennes était certainement devenue un facteur défavorable à leur acceptation.

 

Autre argument technique mobilisé : en renvoyant la lumière du soleil, le blanc permet de limiter le réchauffement de l’éolienne et, donc, la dégradation de l’engin et de son revêtement. Si cet argument justifie d’éviter l’usage uniforme de couleurs sombres dans les zones ensoleillées, il n’interdit pas toute créativité.

 

Cependant, la réglementation française sur le sujet limite fortement les possibilités, et il n’est pas exclu, justement, que ce soit la peur d’une créativité sans limite qui ait poussé l’exécutif à se montrer très restrictif. Car somme toute, imposer le blanc ou le gris clair est sans doute la façon la plus simple d’éviter des initiatives irréfléchies de créer des risques coûteux en vies humaines, animales ou en démantèlement.

 

C’est ainsi qu’un arrêté de 2009 imposait aux constructeurs de rester dans des nuances de blanc. Quelques années plus tard, l’entreprise EcoCO2, promotrice d’options plus colorées, relayait à ce sujet la contradiction du Ministère du développement durable qui, en 2011, semblait mettre de côté cet arrêté dans sa réponse à la question deux députés sur le sujet. Il était cette fois affirmé que le choix des couleurs était relativement ouvert dès lors que rien dans l’étude impact ne semblait s’y opposer :

 

“La question de l’impact paysager des installations de production doit être prise en compte afin d’éviter un mitage visuel du territoire et une dénaturation des paysages. Ces aspects sont examinés avec soin par les services instructeurs, notamment au travers de l’étude d’impact environnemental. Par ailleurs, rien n’empêche aujourd’hui un exploitant de favoriser l’intégration paysagère de son parc éolien en le peignant d’une couleur adéquate si besoin. Cette disposition ne peut toutefois, en l’état actuel des textes, être imposée au travers de la délivrance des autorisations administratives et relève donc de la bonne initiative des exploitants.”

 

Notons qu’ici encore, il est question de couleurs unies et d’“intégration paysagère”. La valorisation artistique de l’éolienne en soit reste une notion impensée. A la fin des années 2010, l’arrêté de 2009 est finalement abrogé au profit de l’arrêté du 23 avril 2018 relatif aux obstacles à la navigation aérienne, qui apporte des précisions notamment quant aux motifs oranges et rouges nécessaires à la visibilité des éoliennes en mer. Mais dans la mesure où il concerne les “obstacles à la navigation aérienne”, ce texte s’applique-t-il bien à toutes les éoliennes ? A lire l’article 3 aujourd’hui en vigueur début 2024, il y a une incertitude sur la question mais le périmètre des équipements concernés semble très large :

 

“Le terme obstacle désigne tout ou partie d'un objet fixe, temporaire ou permanent, qui :

- est situé sur une aire destinée à la circulation des aéronefs à la surface ; ou

- fait saillie au-dessus d'une surface destinée à protéger les aéronefs en vol ; ou

- se trouve à l'extérieur d'une telle surface et est jugé être un danger pour la navigation aérienne.”

Que l’ensemble des éoliennes soient concernées ou non, le principe de l’arrêté demeure “la couleur blanche ou grise [...] appliquée uniformément”.

 

Comme expliqué plus haut, c’est avant tout un choix de simplicité et de prudence qui est privilégié, un choix qui évite d’avoir à énoncer des critères trop complexes et détaillés pour définir les motifs qui génèrent des risques ou non. Si ce choix se justifiait pleinement à la fin des années 2000, la multiplication des éoliennes sur le territoire, la lassitude et le rejet d’une part croissante de la population devant l’uniformisation des décors qui en résulte impliquent aujourd’hui d’ouvrir les possibles.


Il apparaît aujourd'hui nécessaire aux acteurs souhaitant travailler au développement éolien, qui font face à des oppositions fréquentes, de voir ce dossier ouvert. Le premier pas que pourrait proposer le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires serait une clarification juridique : les contraintes de couleur définies par l’arrêté du 23 avril 2018 dans sa version actuelle pour les obstacles à la navigation aérienne concernent-elles l’ensemble des éoliennes ? Dans le cas contraire, comment définir avec certitude les éoliennes qui échappent à ces contraintes ? Un second pas pourrait être d'engager des discussions collectives avec les acteurs intéressés (entreprises, associations, collectifs locaux...) pour répondre à la question suivante : dans quelles conditions peut-on envisager de revoir les normes pour une ouverture des possibles qui permettra au développement des EnR de se faire dans une plus grande conformité aux attentes et préférences visuelles qui pourraient se manifester localement ?